L'astre est à son zénith, j'sors les serviettes, les nattes L'ambiance est pas soviet', on est bien loin d'la fraicheur d'nos pénates On s'installe là pour pinuts, on s'allonge sur la plage On s'trempe dans l'océan quand l'soleil nous frappe comme une pinata L'écume caresse nos pieds, c'est vrai qu'elle est fraiche En même temps, pas la peine de s'y jeter comme des flèches J'me démène à tout étendre et attendre que ça sèche Car mes potes étaient d'mèches pour m'jeter dans les flots On sort le ballon pour un foot ou un beach volley Dans nos maillots un peu kitch on s'dispute au soleil Une petite partie d'raquette, et un château de sable De dix mètres certes, mais encore améliorable A côté les gens jugent ma musculature en serpillère C'est vrai que j'm'en sert peu et pas que d'puis hier J'suis pas Arthur, j'retirerais pas l'épée d'la pierre Tant pis, j'm'asseoit au bord de l'eau et décapsule ma bière On bronze, allongé sur la plage Tombe le corsaire et pars à l'abordage Allez viens, on est pas sectaire Tout l'monde nous connait dans l'secteur Y'a des gosses qui font des trous à la pelle Et des gamines cainri en bikini qui font belles Range ton rimmel, meuf, va te baigner, c'est des conneries On est là pour s'détendre pas pour r'garder tes cochonneries Pourquoi j'entends une sonnerie ? Putain éteins ton portable Nan j'pète pas un cable, mais t'as d'jà fait 2048 Planifie rien, on s'en fout d'savoir c'qu'on fait ensuite On achètera des sandwichs plutôt que d'se mettre à table Y'a un couple, la quarantaine qui nous regarde bizarre Si tu peux pas combattre, accepte disait Siza J'crois qu'il nous reproche de foutre un peu l'bazar Désolé on va patauger sans avoir mis nos brassards Le soleil commence à s'coucher, on part prendre une p'tit douche Puis allume un feu d'camp, grille de quoi s'remplir la bouche Quelqu'un sort un ukulele, mais les flics débarquent Et nous font la remarque que quand même c'est illégal

La scène de ta vie s'dessine, marre d'être un acteur Tu cherches le facteur qui t'sorte de ta bassine S'détacher d'ses racines pour suivre un autre vecteur Devenir ainsi le directeur de ces signes Pour l'instant tu joues ton rôle quelques sourires forcés Un peu angoissé, tu sens la matrice qui s'dérobe Fixé par tout ces globes, tu t'sens un peu dépassé Pourquoi pour l'embrasser faudrait être beau et drôle C'est sur qu'à l'époque c'était moins compliqué Pas b'soin d's'appliquer pour pas avoir l'air d'une loque J'm'embourbe dans des soliloques, j'me fais tiquer Envie d'arrêter d'm'embriquer, quitte à dev'nir sinoque Redevenir gosse un instant, faire machine arrière Retrouver les barrières et les champs de mon enfance Même si le spleen m'enfonce dans la poudrière J'recherche la poudre d'hier à travers les ronces J'sais pas si c'était mieux avant, c'était différent Et dans l'futur j'me dirais qu'le mieux c'était maintenant Alors j'essaie de n'pas trop m'enliser dans les souvenirs Vivre le présent et toujours viser l'avenir J'me laisse tomber, happé par un cliché de vacances Comme des rires dans le silence, assis dans mon canapé D'un coup j'suis frappé par le regard de Clémence Intense et j'me dit qu'y'a p't'être un truc que j'ai loupé Faudrait qu'j'y r'tourne, ajouter des trucs sur les photos Un clin d'oeil, un vibrato, quelque chose de moderne Egaliser le pattern, recouper le gâteau Poser des droits d'veto, garder les sourires avec les cernes Mais docile j'repose tranquille l'image Laisse passer les mirages et les illusions qui s'éfilent Si j'perds le fil, j'retrouverais toujours la page J'mixe le peu qui m'dérange en tentant d'shooter dans l'mille Et j'bat des cils quand j'sens le sol qui tangue Quand le passé m'harangue et m'ressort des fossiles C'est jamais facile de se sortir de cette étreinte J'laisse la lumière éteinte et m'enferme dans mon asile

Laisse moi couler, rouler saoulé par la soif M'écrouler sous des carafes remplies par l'été Tellement détendu, j'pourrais sauter comme Shawn Kemp J'passe un cap, déroule toutes mes journées étendu J'sirote au bord de la piscine un énième verre de limonade Ne cherche plus de parades à la chaleur, m'enracine Laisse, j'baisse mes lunettes pour mater la voisine Mais conserve Lavoisier dans un coin de mon usine Les vacances ne durent qu'un temps et c'est coton Va bien falloir retourner au centre du cratère Mais là j'laisse circuler le sang de mes artères J'me dis qu'il vaut mieux attendre et laisse filer le peloton J'essaie d'penser mais ça part dans tous les sens Une fois lancé mon cerveau est un désordre immense Mes réflexions balancent comme celle de Roberval Vu de loin j'comprenne qu'on m'prenne pour un Dormeur du Val J'ai rien à faire en été mais c'est fini l'anxiété J'arrête de m'inquiéter et je n'fais que m'répéter C'est vrai, j'aurais mieux fait d'me trouver un boulot Mais j't'avouerais qu'j'préfére faire des tours en vélo Le sourire aux lèvres, j'me détends, fais des blagues Rêve à des vagues, de la fraîcheur sous cette douce fièvre J'me sens revivre quand le chill m'atteint Et j'en chie l'matin à m'sortir de mon havre J'allume la radio toujours à la recherche du bon son M'ouvre une boisson et sirote le temps d'un morceau J'suis comme dans un vaisseau un peu mollasson Ou un poisson qui cherche un hameçon dans son ruisseau J'me prélasse au calme, prends une glace dans l'congel' Écoute comme ces cons gèrent toujours la même trame Je sors mes rames et part voguer sur d'autres horizons Et malgré la saison, remplace l'pilon par l'aspartame J'prends ma bicyclette pour me promener dans la forêt Reprends les ch'min que j'adorait et des contrées inexplorées En fait j'cherche des trajets ignorés, élaborés Et m'arrête sur le bas-coté, m'poser, profiter de l'été

Putain j'm'en enfile, les bouteilles et les cannettes défilent C'est le 14 Juillet de la bière, sans elle, j'serais pas si subtil Laisse moi goûter à ce nectar houblonnés direct au pistil J'finis le premier pack à la Yann ouais solo, j'te sens hostile J'ai pas pu m'empêcher d'péché, t'façon j'peux plus recracher Si j'pouvais c'est avec elle que j'irais m'doucher Son étiquette me fait frémir rien qu'à la toucher J'continuerais à me murger avec, même si j'suis fauché Rendez vous au bar bière où Ken te ken à l'Heineken T'as plus d'culot, t'es sous pression, mec, Leffe pas tomber J'bouffe avec d'la chouffe, remballe ta schnouf c'est pas la peine J'désespère à la despé' quand y'a plus de plan B J'met de l'orge, du houblon, de la levure et d'l'eau Voilà les ingrédient qu'il faut, pour fluidifier mon flow J'ai plus de bière dans l'garage que d'amis Facebook Les poils humides de mon menton forment un Guiness' bouc La bière En verre c'est mieux qu'au goulot La bière En cannette ça fait juste clodo La bière C'est quand même mieux qu'le bédot La bière Juste mon amour d'alcoolo J'obéis au lourd débit des bières d'abbaye J'deviens un sale bébé débile, la tête dans l'cubis L'esprit d'la biture m'habite, j'déchire mes habits J'déambule comme un zombie, besoin d'boire mon alibi J'ai éventré tous les packs, appelles moi, shakur ou Jack Mon braq' est déter avec un angle d'équerre de black Et si on veut plus m'servir, le serveur j'le hack J'm'affale, I ronronne man, prêt à vider mon Stark Le seul alcool qui m'colle au corps c'est la bière C'est cette senteur parfumée sur mes habit d'hier Rajoute le picon et touille touille avec la cuillère J'espère m'en siffler deux trois là-haut avec St-Pbièrre Blonde, brune, rousse, ou blanche peu m'importe Mon gosier n'est pas étanche à toutes ces sortes Ma petite bouteille comme une Ford m'escorte J'te descend tout c'que tu veux du moment qu'Bernard m'l'apporte

J'ai mis l'contact, dis au revoir à ma maison Rien dans les poches mais encore toute ma raison J'pars à la rencontre du paysage avant mon oraison Comme disait Oxmo, j'irais au moins plus loin que l'horizon J'me fiche du poids illusoire de mes valises Lève ma tête face à la brise, je met les voiles ce soir Ces derniers temps d'crise, l'ambiance était rasoir Faut qu'j'aille ressourcer mon art loin de ces villes grises J'ai un plan en tête mais j't'avoue qu'j'ai perdu ma carte J'mériterais des tartes, là j'veux juste faire la fête J'laisse tomber la défaite, j'regarde plus les pancartes J'lis et j'pense que j'devrais caser une quote de Roland Barthes J'vais devoir prendre l'bus, le plein a pas été fait J'prends un thermos de café, m'prépare à des rencontre en plus P'têtre que j'croiserais Vénus, qu'elle sera bien coiffée Bon ok, ce texte est facile, mais c'est qu'une track bonus J'pars en voyage J'surf sur des comètes, tout plein d'étoiles filantes Et quand j'me réveille j'me scotch devant le cube J'aimerais m'échapper, aller trouver l'silence Lui dire de m'emmener avec lui loin du tube J'dois manquer d'courage, peut être d'un peu d'thunes Pour aller sur la lune ou du moins y faire un stage Même si j'avais les ailes, il me manquerait les plumes J'suis Icare avec un rhume et quelque part j'enrage Pour l'instant j'écris des lignes l'esprit dans les nuages Bois le sang des vignes, r'garde passer les mirages Cherche un signe ou juste un aiguillage Bordel, j'veux juste partir en voyage