J'reluquais ma collection pin's tranquille dans ma chambre
Me languissant d'attendre qu'on m'offre l'ultime accessoire
J'devais sortir avant l'soir pour passer au magasin
J'te parle pas d'agrafe hein, je te parle du pin's Sheraff
Bizarrement les rues sont désertes, on n'entends pas un bruit
Le craquement d'mon briquet résonne dans toute l'arrête
J'pense pourtant pas qu'c'est férié, même si c'est un jour de fête
J'vais clore ma collection avec ce drôle de grigri
Quand là débarque devant moi un type qu'à pas l'air très bien
Aucune qualité d'tribun il trébuche le visage en sang
J'lui fais part de son indécence, son manque de finesse
Mais il pousse un cri immense et meurt sans demander son reste
J'hésite à appeler les flics le type bouche la circulation
En même j'vois pas d'bagnoles et puis faut dire qu'j'suis pressé
J'voudrais pas qu'l'échoppe ferme et me pourrisse ma passion
Alors j'enjambe le corps et continue dans ma lancée

Arrivé en ville j'vois des centaines de types qui titubent
Les bras tendus, en haillons, il vont choper des rhumes
ça m'rappelle un film, ou j'crois une vidéo youtube
J'suis face à une armée d'zombies qui veut me bouffer en cubes
Bordel, en plus ils bloquent la route du magasin
J'mate le mobilier urbain, va falloir me frayer un ch'min
J'pète une vitrine, vole une hallebarde de fantassin
Découpe des têtes comme la mauvaise herbe de Georges Brassens
J'commence à avancer, mate tranquille l'invasion zombie
Pour mon pin's Sheraff j'irais les buter jusqu'en Zambie
J'arrive près du monoprix, accroche mon arme sur un caddie
Et fonce dans l'tas éradiquer cette putain d'maladie
J'arrive près d'mon objectif couvert de sang d'engeance
Y'a comme une drôle d'ambiance en plus ça a pas l'air ouvert
Qu'importe j'prends mon canif et fait sauter la serrure
Me rue au rayon pin's mais le Sheraff a disparu

Il y était hier, j'me jure de mener mon enquête
T'inquiète quand j'm'y met j'suis entre Derrick et Colombo
En plus j'enrage, j'suis à deux doigt de dev'nir berserk
Qu'importe la paix, j'suis prêt à tirer des colombes ouais
J'sors du magasin les sourcils froncés à l'extrême
Pas l'heure d'aller pioncer, j'regarde au fond d'la ruelle
Une forme s'approche pour l'instant j'la distingue à peine
Quoi que ce soit, j'suis prêt à la finir à coup d'pelle
C'est un roi liche monté sur un canasson
Mais dis moi garçon, que porte-il sur son caleçon ?
Un putain pin's et pas n'importe lequel
Là, c'est la guerre, j'vais lui faire voir un milliard d'étoile
Il me charge l'épée pointé vers moi j'l'attends d'pied ferme
Je gère mes affaires surnaturelles comme l'Undertaker
Arrivé à ma hauteur j'chope le ch'val fait un german Suplex
Écrase ce sac d'os et son destrier sur la terre ferme
Il se relève difficilement, se cramponnant au pommeau de son arme
Son sonar sonde mon âme et je sens qu'il prend peur
Quelle mauviette d'esprit d'frappeur, j'l'attire sur le tatami
J'ai l'courage de Steven Seagal dans Piège en haute mer
Après quelques passes de kung-fu j'fais du viet-vo-dao
Deux trois hammer kick j'ai chaud, ma veste de survet vole là-haut
Dans sa carcasse on entends l'écho de mes poings qui résonnent
J'le bastonne à la Stalonne dans Rambo
J'lui rabote la face, fais une roulade, chaparde son épée
Me lance prêt à le découper, cette fois j'le terrasse
J'le tranche à la verticale, en une seconde il trépasse
Et repars en accrochant à ma casquette mon pin's Sheraff