La scène de ta vie s'dessine, marre d'être un acteur
Tu cherches le facteur qui t'sorte de ta bassine
S'détacher d'ses racines pour suivre un autre vecteur
Devenir ainsi le directeur de ces signes
Pour l'instant tu joues ton rôle quelques sourires forcés
Un peu angoissé, tu sens la matrice qui s'dérobe
Fixé par tout ces globes, tu t'sens un peu dépassé
Pourquoi pour l'embrasser faudrait être beau et drôle
C'est sur qu'à l'époque c'était moins compliqué
Pas b'soin d's'appliquer pour pas avoir l'air d'une loque
J'm'embourbe dans des soliloques, j'me fais tiquer
Envie d'arrêter d'm'embriquer, quitte à dev'nir sinoque
Redevenir gosse un instant, faire machine arrière
Retrouver les barrières et les champs de mon enfance
Même si le spleen m'enfonce dans la poudrière
J'recherche la poudre d'hier à travers les ronces

J'sais pas si c'était mieux avant, c'était différent
Et dans l'futur j'me dirais qu'le mieux c'était maintenant
Alors j'essaie de n'pas trop m'enliser dans les souvenirs
Vivre le présent et toujours viser l'avenir

J'me laisse tomber, happé par un cliché de vacances
Comme des rires dans le silence, assis dans mon canapé
D'un coup j'suis frappé par le regard de Clémence
Intense et j'me dit qu'y'a p't'être un truc que j'ai loupé
Faudrait qu'j'y r'tourne, ajouter des trucs sur les photos
Un clin d'oeil, un vibrato, quelque chose de moderne
Egaliser le pattern, recouper le gâteau
Poser des droits d'veto, garder les sourires avec les cernes
Mais docile j'repose tranquille l'image
Laisse passer les mirages et les illusions qui s'éfilent
Si j'perds le fil, j'retrouverais toujours la page
J'mixe le peu qui m'dérange en tentant d'shooter dans l'mille
Et j'bat des cils quand j'sens le sol qui tangue
Quand le passé m'harangue et m'ressort des fossiles
C'est jamais facile de se sortir de cette étreinte
J'laisse la lumière éteinte et m'enferme dans mon asile